lundi 3 décembre 2012

L'EFFET DIDEROT!


Avoir les moyens de ce qu’on achète n’est pas seulement une question d’avoir les moyens de payer l’achat, mais encore faut-il avoir les moyens de payer ce qui entoure notre achat.  C’est ce qu’on appelle l’effet Diderot.  Le nom est tiré d’un essai publié par un philosophe français, Denis Diderot en 1772, intitulé : « Regrets sur ma vieille robe de chambre ou Avis à ceux qui ont plus de goût que de fortune. »
Voici un résumé de la chronique en question.  M. Diderot avait fait l’acquisition d’une superbe robe de chambre écarlate, cependant cette robe de chambre fit des ravages au morale de M. Diderot ainsi que dans ses finances.  Dès qu’il eut la robe de chambre, il se rendit compte que son environnement qui lui plaisait tant auparavant n’était plus à la hauteur de l’élégance de celle-ci.  Il s’est senti alors obligé de remplacer la tapisserie, ses œuvres d’art, ses bibliothèques, ses fauteuils et sa table qui lui servait de bureau.  Il était donc plus pauvre, mais élégamment assis dans son nouveau décors qui allait si bien avec sa nouvelle robe de chambre.  Il termine en disant «  j’étais le maître absolu de ma vieille robe de chambre, je suis devenue l’esclave de la nouvelle. »
Nous avons tous une Diderot à l’intérieur de nous.  Nos achats d’hier influenceront celles de demain. Dépenser engendre des dépenses.
Plusieurs d’entre nous ont subi les influences de l’effet Diderot  en parcourant les magasins à l’affût d’aubaines.  Par exemple, nous voyons un ensemble griffé à un prix d’aubaine, et on ne peut résister, car à prix régulier on ne pourrait se le payer, alors nous l’achetons.  Arrivée chez nous, on essaie l’ensemble en question et on s’aperçoit qu’aucun de nos souliers ne peut aller avec celui-ci, alors on s’achète des souliers et si on par malheur d’autres accessoires (pour les dames, par exemple) ne conviennent pas, on ira acheter ce qui convient.  Finalement pour profiter de l’aubaine nous aurons dépensé plus que le prix régulier de l’ensemble griffé.  Mais il y a pire que l’achat de vêtements, côté finance :  les rénovations domiciliaires!  Pourtant, la plupart des gens préparent un budget, qui soit dit en passant, est toujours légèrement à radicalement au-dessus des moyens disponibles, et  invariablement, ils dépassent leur budget! Pourquoi? Parce que « tant qu’à y être… » Malheureusement, une fois qu’on a rénové une pièce, sa voisine fait toujours mauvaise figure, et voilà que Diderot refait surface!
Vous le devinez que les mots les plus chers de la langue française sont « tant qu’à y être. »  On peut rénover, mais il faut se résonner et se maîtriser, car ce sera votre marge de crédit qui vous ramènera à la réalité.  Rappelez-vous Diderot et le sous-titre de son essai : « Avis à ceux qui ont plus de goût que de fortune ».

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